Manoir dit le Logis de la Grosse Pierre, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Arces

Le logis noble de la Grosse Pierre est détenu vers 1625 par Thomas de Verteuil, sieur de Roumefort, puis par Jeanne Richier, veuve de Jean André. En 1669, il est la propriété de Théophile de La Cour, écuyer, seigneur de la Grosse Pierre, des Marais et de Pernan, décédé en 1711. En 1726, son fils, également prénommé Théophile, époux d'Henriette de Franquefort, est dit seigneur de Pressac et de la Grosse Pierre, où il demeure. Après sa mort en 1742, la Grosse Pierre passe à son fils, Jean de La Cour, écuyer, seigneur de la Grosse Pierre et de Sussac, marié à Marie Grenon.

En 1792, un certain Michel des Mothes est, semble-t-il, propriétaire du domaine, peut-être comme simple prête-nom de Jean de La Cour puisque ce dernier revient peu après à la Grosse Pierre : il y décède en 1803. Après lui, le domaine appartient à son fils, Jean-Charles, dit le chevalier de Lacour, marié à Marie-Charlotte de Pindray puis à Adelina Videau. Maire d'Arces de 1815 à 1830, il détient encore la Grosse Pierre en 1833, selon le cadastre. Sa première épouse y décède en 1835, et lui-même en 1851 (les pierres tombales de ses deux épouses sont encore dans le cimetière). Sa veuve, Adelina Videau demeure encore quelques temps à la Grosse Pierre, avec ses parents, avant de se remarier avec Etienne de Lignac, en 1853.

Le plan cadastral de 1833 fait apparaître la propriété avec le logis, de plan en L, mais sans les dépendances à l'est et sans la tour d'escalier à l'arrière (elle a pu toutefois être omise par l'arpenteur du cadastre, car elle semble pouvoir remonter au 18e siècle). Par ailleurs, le plan de 1833 montre, à l'entrée de la propriété, le long de la rue, une mare et une vaste dépendance, aujourd'hui disparue.

En comparant ce plan avec l'état actuel des bâtiments, et à la vue d'une part d'une large ouverture murée dans le corridor du logis où se situe la tour d'escalier, et d'autre part d'un chaînage de pierres sur la façade, à gauche de la porte de ce corridor, on peut estimer que le logis tel qu'il se présente aujourd'hui a été construit en deux étapes : la partie gauche semble la plus ancienne ; le corridor, la partie droite du logis et, probablement, la tour d'escalier ont pu été ajoutés au 18e siècle ou au début du 19e (la forme de l'escalier et le décor égyptisant des boiseries visibles dans le corridor plaide pour cette époque), avec une harmonisation de l'ensemble de la façade principale pour unir les deux parties.

En 1854, la Grosse Pierre est vendue à Pierre-Jules Briand puis, en 1858, à Jean Gaborit (1797-1869), maire adjoint d'Arces (son tombeau se trouve encore dans le cimetière d'Arces). En 1871, son fils Alexis Gaborit en hérite. Au début du 20e siècle, elle constitue une importante exploitation agricole, employant plusieurs personnes, sous la houlette de son propriétaire, Jean Ménard (1846-1927), gendre d'Alexis Gaborit et maire d'Arces (son tombeau se trouve encore dans le cimetière d'Arces, avec ses quatre fils tués pendant la Grande Guerre). En 1911, selon le cadastre, il fait reconstruire une partie des dépendances (écurie et distillerie). En 1945, pendant les combats de la poche de Royan, des troupes FFI logent à la Grosse Pierre.

Périodes

Principale : 18e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

La propriété comprend un logis et un vaste ensemble de dépendances accolé au logis à l'est. Parmi ces dépendances, on compte une grange-étable à façade sur le mur pignon, et un chai qui abritait un pressoir. L'ensemble contenait aussi un four.

Le logis comprend un long corps principal et un petit avant-corps latéral à droite. La façade, sobre, présente au total huit travées d'ouvertures, chacune comprenant un oculus au niveau du comble. Le logis est couvert d'un toit à croupes. Celui-ci est orné d'épis de faîtage en terre cuite et est souligné par une corniche. A l'arrière du corps principal du logis, côté nord, s'élève la tour d'escalier carrée, coiffée d'un toit en pavillon en ardoise.

A l'intérieur, dans le corridor auquel donne accès la porte principale, on observe des boiseries autour d'une porte, une ancienne large fenêtre murée, et l'escalier tournant suspendu, en pierre de taille.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : pomme de pin


Précision sur la représentation :

Le toit est orné d'épis de faîtage en forme de pomme de pin.

Les boiseries qui encadrent une porte intérieure dans le corridor du logis, présentent un décor sculpté égyptisant (guirlandes de laurier, frise de palmettes longilignes, motif que l'on retrouve sur la clé de linteau, en forme de chapiteau, et sur les chapiteaux des pilastres latéraux).

A l'intérieur du logis également, une cheminée porte sur son manteau et ses jambages un décor de fleurs et de motifs géométriques. Au centre du manteau figurent les lettres enlacées "L E P" (elles ne correspondent aux initiales d'aucun propriétaire connu de la Grosse Pierre).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Arces , 14 rue du Repos

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 1833 B 782, 2009 B 426

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